Accueil du site - 03- En France - 09- Le groupe « Philosophie à l’école primaire » de Strasbourg

L’atelier « Philotchatche » Anne Friedmann

Professeur d’école retraitée
Publié le jeudi 5 juillet 2007.


Ayant fait de la philosophie selon la méthode Lipman avec mes élèves de maternelle grande section, en utilisant le roman Elfie ou en partant des problèmes de classe, j’ai eu envie, une fois retraitée, de continuer la philo.

La direction de l’école où j’exerçais m’a permis de créer l’atelier « Philotchatche » pour les élèves de CE1, CE2, CM1 et CM2.

L’atelier comprend douze élèves, tous volontaires. Il n’y a pas de président : c’est moi qui régule, relance, anime le thème du jour.

Les thèmes sont choisis par eux, ou par moi quand il n’y a pas de proposition. Le sujet est écrit au tableau, ou lu lorsqu’il s’agit d’un récit non terminé comme Yacouba.

Souvent la discussion commence par des paroles en l’air, des « bêtises », comme s’ils ne voulaient pas tout de suite en venir aux « choses sérieuses », comme s’il y avait une certaine pudeur, une certaine retenue, chacun attendant qui va « s’exposer » le premier. Mais vient presque toujours un moment où le débat prend un tour plus grave et où les positions se confrontent ou s’affrontent, parfois de manière passionnée.

Mon rôle est de calmer, de remettre sur la voie quand la discussion s’égare dans l’anecdotique ou le répétitif. J’écris au fur et à mesure les acquis importants au tableau. Cela m’évite de m’investir en tant qu’adulte, sauf s’ils me demandent mon avis. En ce cas, je n’élude jamais la question et je réponds ce que je pense, mais seulement s’ils le souhaitent.

Points positifs :

- Les enfants s’écoutent davantage qu’au début de l’atelier.

- L’hétérogénéité des âges ( du CE1 au CM2) est un facteur bénéfique. Les « grands » encouragent les « petits » du CE1 à s’exprimer : ceux-ci contestent souvent sans complexe les thèses des « grands », alors qu’en cour de récréation il y a plutôt ségrégation, séparation des âges dans les jeux ou la sociabilité.

- Certains, à mon invitation, écrivent sur un cahier, avant, pendant ou après l’atelier. Je ne lis ces cahiers que s’ils me le demandent expressément.

- Le temps est toujours trop court, et certains restent après la fin de la séance pour continuer la discussion jusqu’à la reprise des cours.

Points négatifs :

- Parfois, il est difficile de gérer la différence des âges, lorsqu’il s’agit de sujets qui conduisent à faire référence à des connaissances que tous n’ont pas

- N’ayant les élèves qu’une fois par semaine, il est dommage de ne pas pouvoir rediscuter de certaines questions « à chaud », dès le lendemain ou au moment opportun, comme je le faisais dans ma classe. Ma chance :

Les élèves de l’atelier ont émis le vœu d’un atelier philo au collège. Le chef d’établissement a donné son accord, ce qui devrait permettre d’ouvrir un second atelier à la rentrée.


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