Accueil du site - 03- En France - 09- Le groupe « Philosophie à l’école primaire » de Strasbourg

Démarrer le débat philo dans une classe de CE1 par Catherine Monnier

professeur d’école
Publié le jeudi 5 juillet 2007.


Le jeudi 27 septembre, c’est la première séance de discussion philo de la classe ( et de la maîtresse...). La classe est composée de 22 enfants, dont 8 étaient déjà avec moi l’an dernier, les autres venant de la classe d’une collègue. J’ai annoncé la discussion au Conseil de mardi.

Les enfants s’asseyent en rond tout autour de la classe. Le moment est solennel (comme les autres moments de parole qui s’instituent peu à peu dans la classe, en ce début d’année scolaire). Même les anciens s’interrogent : ils n’ont pas le bénéfice de l’ancienneté, nous n’en avons pas fait l’an dernier.

En tant que présidente, j’annonce que la discussion philosophique commence, et je leur propose de parler , comme ils le veulent ( mais en respectant les codes de prise de parole) du sujet suivant : Pourquoi va-t-on à l’école ?

Ils sont surpris...restent silencieux.

Je complète en les informant qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, que chacun est libre de s’exprimer. Peu à peu, les réponses viennent...du bout des lèvres, du bout des doigts. Les regards en coin interrogent : « C’est juste ? ». Je reste impassible, et note au tableau les réponses énoncées. Certains ne disent rien, me guettent, attendent une réaction, qui ne vient pas.

Leïla finira par dire avec un air de défi : « Moi, j’aime pas l’école ! ». Grand silence gêné... « Pourquoi est-ce que tu viens alors ? » lui demande Laetitia. « Parce que je suis obligée ! ». Je note. Les échanges restent frileux, rares...mais petit à petit, des idées s’inscrivent.

Lorsque le flot se tarit, je leur propose de « voter » pour la ou les raisons pour lesquelles ils viennent à l’école.

La discussion aura duré 25 minutes.

Je leur propose ensuite de dire, en levant rapidement la main, s’ils ont trouvé cette discussion très intéressante, intéressante, ou pas intéressante. L’avis est unanime, même chez les silencieux : ils ont trouvé l’expérience très intéressante.

Le jeudi 25 octobre, nous faisons une seconde discussion philosophique. Nous gardons la même disposition, mais je m’installe dans le cercle, ainsi que Sophie-Charlotte, une « emploi-jeune » intéressée par l’expérience. Je ne note plus au tableau mais dans un cahier ce que disent les enfants, comme aux autres moments de parole ( Quoi de neuf, Conseil).

Nous nous sommes réparti les rôles : je préside et note, elle tente de relancer les échanges, lorsque ceux-ci faiblissent, avec les questions listées lors de la réunion du groupe de recherche auquel je participe.


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